West Coast Swing

Interview d’Arnaud Perga

Avant de donner un cours dans son école à Lyon-Villeurbanne, nous avons interviewé Arnaud Perga.
Il nous a partagé son parcours, sa vision du wcs et son retour de l’US open 2018 !

Peux-tu nous raconter ta rencontre avec la danse ?

Arnaud : J’avais 5 ans quand ma mère m’a mis à la danse, comme ça, pour essayer le premier cours ne m’a pas plu du tout et le prof de l’époque a dit à ma mère : « écoute, j’ai une session Rock compétition, si tu veux le faire essayer ça ! »
J’ai essayé, puis j’ai accroché, deux ans après je faisais de la compétition et c’était parti !
J’ai fait du rock jusqu’à l’âge de 20 ans et plus même, puis le west coast est arrivé, j’avais déjà arrêté le rock acrobatique, je coachais une équipe de rock accro, une trentaine de couples à peu près, que j’emmenai en compétition aussi bien en France qu’à l’étranger. Puis on s’est mis un peu au west coast, on a bien aimé, on s’est remis dans la compet’ du coup en tant que danseurs à nouveau. Au fur et à mesure le west coast a pris le pas sur le rock et j’ai arrêté complètement le rock, 2 ans après avoir commencé le west coast.

Pourquoi tu as eu envie d’arrêter le rock ?

Arnaud : Parce que, depuis trop longtemps dans le rock, peut-être un ras-le-bol du rock et de la compèt’ en elle-même par rapport au rock. Puis on découvrait le west coast avec tout ce qui était bien autour, les voyages,  surtout qu’à l’époque il n’y avait rien en Europe. Il y avait seulement un ou deux évènements en France, il fallait aller aux Etats-Unis. Forcément quand tu comparais les compèt’ que tu faisais en rock à Bourg-En-Bresse et qu’en West Coast on te demandait d’aller à Los Angeles, au bout d’un moment le choix était vite fait ! Puis on a vu que ça marchait pour nous, aussi bien en tant que compétiteurs, que pour notre business. On va être franc, ça marchait pour notre école de danse aussi, les deux mélangés, faisaient qu’il n’y avait rien pour qu’on arrête le West Coast.

 

Quand tu as démarré le West Coast, est-ce que tu avais des danseurs qui t’ont inspiré et qui t’ont donné envie de progresser ?

Arnaud : On a commencé avec ce qui se faisait de mieux, Jordan et Tatiana, qui à l’époque étaient ceux que l’on regardaient. Ben Morris aussi…en fait c’est encore les mêmes que maintenant, on regardait aussi Robert Royston ou Michael Kiehm. Au départ, les premiers cours que j’ai pris c’était avec eux avant d’avoir pris des cours avec Jordan et Tatiana, c’était vers eux que l’on s’orientait au départ. En même temps, le moindre AllStar c’était déjà un niveau de malade par rapport à nous, qui étions en Novice en France. Tu regardais le moindre Américain et tu t’en inspirais.

 

La danse est ton activité principale, est-ce que ça l’a toujours été ?

Arnaud : Oui depuis toujours, j’ai arrêté l’école après le Bac, j’ai commencé à enseigner dans l’école ou je dansais, j’ai commencé à aider un peu mon prof, et puis au fur et à mesure ça a progressé, et puis le jour ou il nous a demandé si on voulait racheter l’école parce qu’il partait (j’avais 21 ans) j’ai dit aller on tente, et c’est parti comme ça !

Quel conseil donnerais-tu a des débutants pour progresser et prendre du plaisir rapidement ?

Arnaud : Il y a deux choses, la première c’est pratiquer dans les soirées et les stages. La deuxième, essayer d’aller voir ce qu’il se passe de partout. Ne pas aller que vers un coach, même si on peut avoir une préférence avec quelqu’un. Il y a une grande variété de profs dans le west coast et c’est ce qui est intéressant. Avec des choses que tu aimeras chez certains profs et d’autres choses moins.

Dans ta progression, quel a été le défaut qui a été pour toi le plus dur à gommer ?

Arnaud : Mon côté rock qui ressortait dès le départ. J’ai gardé cette connexion bien présente et au départ c’était très saccadé. J’ai vraiment travaillé là dessus.

Une musique du moment à partager ?

Arnaud : Je ne vais pas dire une musique, mais un style du moment. Nous, on a commencé avec les blues, comme il y en a beaucoup aux USA. On aime aussi le contemporain, mais ce côté blues nous manque un petit peu. Du coup, tu vois vraiment la différence entre les USA et l’Europe surtout en France on perd un petit peu cela. Je me bats pour que ça reste dans cette danse car dans west-coast-swing, il y a « swing » et la base elle vient de là. En ce moment, j’aime bien rechercher les sons swing et j’essaie de les passer en soirées même si tout le monde va au bar à ce moment là ! (rires)

 

Aussi pour les compétiteurs, il y a beaucoup de blues en compet’ et ils ne savent pas faire, car cela s’apprend !

Justement, qu’est-ce que l’on attend d’un compétiteur pour bien réussir un blues ?

Arnaud : Un travail de pieds (footworks) plus interessant, plus important et un travail musical qui doit être un peu plus marqué. Tu peux louper des accents sur un contemporain, sur un blues il y a des gros accents forts et c’est plus compliqué de les rater surtout en compet’.

Justement, il y a plein d’influences musicales actuellement en wcs, comment penses-tu que cette danse peut évoluer ?

Arnaud : Je pense que la base restera la base swing, malgré tout. Après la mixité des musiques joue aussi. J’aime bien danser sur un zouk, j’aime bien danser sur un contemporain rapide… mais parfois. Ce que je peux reprocher en ce moment c’est qu’il y a beaucoup de contemporains lent-médiums. Ce que je reproche à la « mode » wcs, c’est qu’en soirées tu n’entends presque que cela.

Vous avez fait une routine à l’US open 2018 avec Beverly Brunerie, d’abord comment votre duo s’est formé ?

Arnaud : Moi j’ai commencé avec Céline Sully pour la première routine que j’ai fait. Beverly était en junior ! Quand Beverly est passée à l’âge adulte, elle était toute seule, moi je ne faisais plus de routine non plus. Elle faisait partie des meilleures danseuses françaises et j’en ai profité pour lui proposer de faire une routine avec moi ! Ce doit être notre 5ème routine ensemble. Il y a eu un petit break quand elle est partie aux USA. Moi j’ai fait aussi des showcases avec Maëlle en même temps.

 

Comment avez-vous travaillé vos routines ?

Arnaud : On a eu des routines faites par nous même, d’autres montées par Olivier et Virginie… Cette année on a repris une chorégraphie que Beverly s’est fait monter par Kyle et Sarah. On la travaillée pour le french open et l’US open.

 

La chorégraphie étant déjà montée, c’était beaucoup plus facile pour moi d’avoir juste à apprendre, que de devoir trouver les idées pour la faire. En 3 ou 4 cours je l’avais apprise et ensuite pour l’avoir c’est un peu plus long, c’est du travail devant la glace et de l’entrainement.

Vous avez terminé 12 ème en Classic, une finale c’est un beau résultat : comment l’avez-vous vécue, quel est ton retour sur votre expérience ? 

Arnaud : L’objectif a été atteint donc c’est d’abord de la satisfaction ! Nous avons eu de très bons retours aux États-Unis sur notre routine donc cela fait très plaisir.
Malheureusement la finale ne s’est pas passée comme on l’espérait, une erreur nous condamne à la dernière place de la finale…Donc déçu de la prestation finale.
Mais être présent lors de cette finale Classic au plus prestigieux événement wcs au monde c’est quand même juste un kiff !!! On touche le sommet de ce qui ce fait en chorégraphie de wcs et être parmi ces danseurs là c’est une grande satisfaction.