Virginie-et-Olivier-Massart-Interview

Photo Originale : Eric Tumbao 
Le jeudi soir du SWOB nous nous sommes isolés avec Olivier et Virginie Massart et ils nous ont raconté avec émotion, leurs parcours de danseurs.

Comment êtes-vous tombé dans le monde de la danse ?

Virginie : Pour moi, c’est à cause, ou grâce, à ma mère qui avait mis mon grand frère à la danse, et j’ai suivi dès que j’ai eu l’âge de 4 ans. La danse s’était la passion de ma mère, et elle nous y a plongé.

Olivier : Moi pareil, une histoire de famille, pour pouvoir s’inscrire dans les cours enfant en Belgique, il fallait s’inscrire en couple, donc ma mère nous a inscrit avec ma soeur à des cours de Rock et Boogie (c’est elle qui voulait commencer), et moi j’ai passé le premier mois de cours à aller plus aux toilettes pendant le cours qu’autre chose, car je ne dansais pas avec ma soeur, elle était trop grande ! Je dansais avec une petite inconnue à 7 ans, moi je faisais du foot, donc danser avec quelqu’un que je ne connaissais pas, cela ne me plaisait pas trop au début. Un peu stressé, et finalement deux-trois ans après ma soeur a arrêté et j’ai continué, car j’étais très « compèt ». De 7 à 20 ans j’ai pratiqué le rock et le boogie, et à 20 ans je suis parti aux Etats-Unis pour me former en Lindy Hop et c’est là que j’ai découvert le West Coast Swing, nous étions en 2004. J’avais déjà vu des vidéos et pour la première fois en « convention » (festival), à Sacramento au Capital Swing.
Du coup je m’inscris en Novice, je ne savais faire que les bases, plus ou moins bien, mais comme le Boogie ça se rapproche fortement…Je gagne la « compèt » !
C’est la que je me suis dis, que cette danse c’était peut être pour moi. Je me rappelle il y avait Buddy Schwimmer qui est venu me trouver, et il m’a dit « Super danse, mais la prochaine fois, ce serait bien de faire du West Coast Swing… » (Rires de tous les deux) »
Après nous avoir dit ça, j’ai pris quelques cours particuliers avec lui ! (Rires)

Virginie : Pour moi la rencontre avec le West Coast Swing, était un peu particulière, c’était avec Maxime Zzaoui, qui était mon partenaire de danse contemporaine dans une troupe, depuis l’âge de 15 ans. L’oncle de Maxime était dans la politique et avait besoin pour un meeting, sur Lyon de danseurs pour faire un show. La danse contemporaine n’était pas forcément adaptée au contexte, on a pensé au Boogie, mais on en avait tellement fait, que l’on cherchait autre chose.
Puis un jour Maxime, me dit tient j’ai trouvé quelque chose, une super danse (c’était les débuts de Youtube) ça s’appelle la line dance. Et donc on regarde, il me montre une vidéo de Jordan et Tatiana sur « Pump it » des Black Eyed Peas. Donc on a plagié la chorégraphie, sans avoir les bases, sans rien du tout ! (Rires)

A la fin du show, les gens nous ont dit, qu’est-ce que c’est que cette danse, c’est trop bien ! (Rires)
Après on s’est renseigné, on a su que c’était du West Coast Swing, que Jordan et Tatiana venaient en France à Paris juste après. On est monté sur Paris en janvier 2007, cela a été notre premier stage, avec Maxime, mon frère et d’autres profs de Lyon… Il y avait aussi Parker Deaborn et Jessica Cox, ainsi qu’Olivier Massart et Henriette Koeffoed…

Qu’est-ce qui vous a passionné dans le West Coast Swing ?

Olivier : Par rapport aux compétitions de Rock et Boogie, c’est cet esprit social. On partait un week-end en compétitions et avec les jack and jill on dansait beaucoup plus, entre les cours, les « compèt », les soirées, les partages, les rencontres avec les danseurs…

Virginie : C’était une atmosphère différente de ce que l’on avait connu.

Olivier : On sentait que l’on avait les capacités d’apprendre, c’est vrai qu’il faut se sentir capable d’apprendre une danse que l’on commence, avec en plus cette idée de partage, d’un côté social. Avant nous avions fait 20 ans de compétitions dans le boogie et le rock où l’on se parlait très peu.

Virginie : Avec Maxime, et comme beaucoup d’autres danseurs, on avait commencé par le rock et le boogie, avec cette impression que la danse n’évolue pas. C’est pour cela que l’on s’est plus orienté vers les danses individuelles plus riches (Jazz, Contemporain). Je trouvais que le West Coast Swing était un bon « mix » entre les danses swing que l’on connaissait et les possibilités offertes par les danses individuelles.

Au début, quels étaient vos partenaires ?

Virginie : J’ai commencé avec Maxime Zzaoui, jusqu’à mon dernier US Open en 2012 avant de me marier. Après j’ai décidé d’arrêter parce que je voulais un bébé. C’est bien tombé parce qu’Olivier dansait avec Henriette qui a aussi eu un enfant et a arrêté la compétition.


Vous étiez partenaires dans la vie avant d’être partenaires de danse ?

Virginie : Oui, nous nous sommes mariés et avons été partenaires de danse après. Maxime a dansé deux ans avec Virginie Grondin, puis avec Torri. Maxime, Virginie et moi se connaissons depuis tout petit.

Olivier : Je connaissais déjà Maxime et l’avait rencontré à 13-14 ans en compétition de Boogie.

Qu’est ce que vous aimez chacun dans la danse de l’autre ?

Virginie : J’aime son côté, trop (Rires), très carré et très construit. J’aime bien sa danse parce qu’il est perfectionniste dans ce qu’il fait et son côté swing aussi.

Olivier : Moi j’aime bien son élégance, sa fluidité de mouvement, son côté féminin qui est joli sans être too much. Je pense que l’on a à peu près la même danse. On essaie pas d’en faire des tonnes non plus, on danse comme on aime bien. C’est peut-être ça qui fait que ça « match » bien entre nous et que l’on est bien appréciés.
On essaie de rendre cette danse accessible alors qu’elle est compliquée.

Est-ce qu’il y a d’autres danseurs avec qui vous êtes hyper connectés, un « High match » comme disent les américains ?

Olivier : J’adore danser avec Torri, avec Henriette, j’ai une petite préférence avec les petits gabarits bien dynamiques ! Et chez les Américaines, Melissa Rutz, parce que c’est très swing. Ce sont des filles qui t’emmènent un petit peu, tout en restant dans ton lead à toi.

Virginie : J’aime bien danser avec Ben Morris, Maxence Martin, Paul Warden, Thibault Ramirez, Maxime Zzaoui, mais je pense que la danse qui match le plus avec moi c’est celle de Paul. J’aime bien les danses différentes, Jakub Jakoubek par exemple qui a un univers totalement différent de celui d’Olivier.

Quel conseil donneriez-vous a des débutants pour progresser et prendre du plaisir rapidement ?

Virginie : Pratiquer…

Olivier : Oui c’est ça pratiquer plus que de prendre des cours, c’est vrai que l’on voit des danseurs qui prennent beaucoup de cours, stages mais qui passent peu de temps sur la piste en soirées. La pratique c’est ce qui va te faire rencontrer des erreurs et t’auto-corriger. Découvrir ce qui marche ou non avec un partenaire…et tu comprends pourquoi il faut écouter en cours à 200%.

Dans votre progression, quel a été votre plus gros défaut à gommer?

Virginie : Les reprises mauvaise jambe, au tout début. Je me rappelle que j’avais vraiment bosser dessus.

Olivier : J’ai tendance à avoir les pieds vers l’intérieur.  Je fais encore attention aujourd’hui, et il ne faut pas trop analyser certaines vidéos ! (Rires)

Vous suivez plusieurs couples et les coachez sur les routines, qu’est-ce qui vous stimule le plus dans cette activité ?

Olivier : Quand un couple veut préparer une chorégraphie, il peut avoir des difficultés à trouver l’inspiration et à mettre en oeuvre ce qu’il imagine. Les danseurs que l’on coache, rêvent de chorégraphies car ils sont talentueux, et on essaie de leur apporter des chemins pour qu’ils puissent mettre en pratique ce qu’ils ont en tête. Lorsqu’on leurs propose des solutions pour atteindre ce qu’ils veulent dans une chorégraphie, on voit leurs yeux s’illuminer et rien que ça c’est essentiel pour un coach.

Virginie : Et puis le côté création, que l’on a pas le temps de faire pour nous, le faire pour d’autres, c’est stimulant et différent du côté social.

Olivier : C’est aussi gratifiant de voir le résultat d’un de tes protégés que d’avoir un retour sur la chorégraphie que tu as « performé » !

Comment vous trouvez l’inspiration dans la création ? 

Olivier : Nous essayons de trouver des chemins sympas, des mouvements naturels, pour créer.
A la différence d’autres coachs peuvent proposer des chemins plus compliqués, avec un super rendu, mais nous préférons des mouvements plus fluides.

Vous les testés vos chorés avant de les proposer ?

Olivier : Oui ! On sait que nous si on y arrive pas, peut-être que nos élèves vont y arriver, on leur propose et voit ce que cela donne ! (rires).

Quelle est votre musique préférée du moment ?

Virginie : Fly me to the moon de Franck Sinatra, on a dansé dessus il n’y a peu de temps et j’ai bien aimé notre impro !


Olivier : J’aime bien Paris in the rain de Lauv

On voit clairement que votre univers est très swing, qu’est-ce qui vous plait le plus dans ce style ?

Olivier : C’est le groove qu’il y a dans certains mouvements swing, tu n’as pas besoin d’en faire des tonnes pour qu’il y ait un bon rendu. C’est ce côté vintage que l’on retrouve dans le swing qui va faire contraste avec d’autres tendances actuelles.

Virginie : Les musiques, qui nous touchent le plus sont des musiques swing et anciennes sans même parler de danse.

Vous jugez souvent des compétitions, en novice quels sont vos premiers critères ?

Virginie : Pour moi chez les filles, ce que je recherche avant tout en novice, c’est une base très propre, très claire, de beaux basiques, des beaux pas, et une bonne rythmique avant même l’interprétation et le « styling ». La catégorie novice, c’est la base pour aller d’en d’autres, si on a pas des bases propres en novice, on ne les aura pas plus tard, donc pour moi c’est très important.

Olivier : Pour les garçons c’est le déplacement dans l’espace, pouvoir voir de l’extérieur, que ce que tu guides à ta partenaire, c’est propre et clair, avec un beau maintient. Pas de chichi, simplement voir que l’on essai de communiquer au mieux l’information plutôt que d’essayer de se montrer ou de regarder où est le juge.

Qu’est ce que la danse vous apporte à titre personnel ?

Virginie : Pour nous c’est un peu délicat à dire car on danse depuis toujours, mais quand on prend 15 jours de vacances, cela nous manque ! C’est notre passion mais c’est un travail aussi maintenant, donc comme tout le monde il y a des jours où on a moins envie de venir ! Faire ça au quotidien c’est fatiguant aussi comme tous les boulots mais dès que l’on ne danse pas d’un moment on a besoin de notre dose. Quand on entend de la musique et que l’on est avec des danseurs l’envie de danser prend le dessus, je pense que ça, ça restera toujours…

Olivier : Oui danser c’est un automatisme pour nous mais on le fait tous les jours et on en a besoin!

Quels sont vos prochains challenges ?

Virginie : J’aimerais bien refaire un « classic » mais il (Olivier) n’a pas l’air très motivé …(Rires)

Olivier : Je préférerais, si on a l’occasion avec Max et Torri ou Henriette de faire des petits shows sympas à thèmes … Parce qu’un « classic » c’est vraiment réglementé, c’est un peu fermé,  j’aurais un peu peur de me répéter, les shows c’est plus libre, c’est plus ouvert et cela nous permet aussi de créer pour nous et de nous lâcher…

Le west coast swing est une danse qui évolue énormément, comment pensez-vous qu’elle va évoluer ces prochaines années ?

Virginie : J’espère que cela va revenir à la mode vintage ! Hyper swing (rires). C’est un peu la mode en ce moment et je me dis peut-être qu’il y aura un côté un peu plus swing qui va arriver, je ne sais pas…!

Olivier : Je pense que ça va changer de nom ! Peut-être Modern Swing ou je ne sais pas, un nom plus facile à prononcer pour les européens, plus vendeur… Je pense que la danse et les têtes d’affiches, les champions d’aujourd’hui vont garder ce côté swing de la danse… je pense que malgré les influences zouk ou hip-hop, le côté swing ne va pas disparaitre totalement car il y a trop de champions qui sont venus à cette danse pour ça !

 

C’est ainsi que se termine notre échange avec Olivier et Virginie, à vous de créer la suite et de proposer un nouveau nom pour renommer le « west coast swing » dans les commentaires ci-dessous !

2 commentaires

  1. Swing californien.

    Pourquoi faire compliqué, quand on peut faire simple. 😜

    Je me rappelle en effet la montée des lyonnais au city of lights en 2009… L’esprit social n’était pas encore là.

    Bon, cette danse me manque trop faut que je m’y remette à la rentrée! Marié, deux enfants… 7ans ont passé si vite.

    La bise à tous, bon site!

    Patrick.

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