Photo originale : Tatyana Kizeeva

Dans le cadre du Lyon Funny Swing, nous avons fait la connaissance d’un couple exceptionnel par son parcours, sa passion pour la pédagogie, sa gentillesse et son authenticité !

Comment êtes-vous tombés dans le monde de la danse ?

Christelle : « Je danse depuis que j’ai 5 ans. J’ai fait 17 ans de danse classique car j’ai aimé ça. J’ai fait aussi du jazz et du hip hop. Puis j’ai arrêté pour faire de la salsa. J’en ai fait 5 ans, j’ai vraiment eu le coup de foudre ! Je voulais abandonner mes études pour faire que de la salsa ! Et un jour comme j’étais étudiante et sans argent : je suis allée à une initiation gratuite en wcs, et j’ai eu mon deuxième coup de foudre ou mon vrai coup de foudre ! J’ai tout abandonné pour conserver que mes études et le west ! »

Alexandre : « Pour moi, c’est arrivé par des amis il y a 12 ans. J’étais sur Montpellier pour le golf, et puis mes amis m’ont incité à venir voir une soirée wcs, et j’ai adoré ! Sauf que j’étais aussi pour le golf sur Dijon, et il n’y avait pas de wcs. Quand j’ai été muté à Genève, j’ai cherché sur le net « west coast swing », et j’ai vu qu’il y avait des cours à Salsa Virus, l’école de Jang Widler. C’était en octobre 2008. J’adorais, je faisais des cours 3 fois par semaine. Jang m’a demandé de donner des cours à des débutants, pour developper la danse, je faisais aussi des sessions d’entrainements wcs, et c’est allé très vite ! J’avais fait uniquement un an et demi de rock avant ! »

Christelle, qu’est-ce-que tu as aimé dans le wcs, pour avoir ce coup de foudre ?

Alexandre : « Moi ! » (rires)

Christelle : (rires) « C’était les sensations, cette connexion avec son partenaire que j’ai eue dès les premiers pas ! J’ai vu petit à petit que c’était une danse riche : elle se pratique sur tous les types de musique et la danse de la fille est libre. J’ai pu, au fur et à mesure, utiliser mon bagage des autres danses et le mettre dans mon west coast ! Puis developper un style personnel, que cette danse permet ! »

A quel moment vous êtes-vous rencontrés ?

Christelle : « En fait, J’avais d’abord entendu parlé de cette danse, j’étais allé voir des vidéos, mais je n’avais pas du tout aimé ! Après coup, on m’a parlé des initiations et c’est quand j’ai essayé l’initiation de wcs que à Salsa virus (où je faisais aussi des cours de salsa), je me suis dit wouaw ! Jang m’a formé en quatrième vitesse en privé et il m’a dit que je pouvais intégrer le cours avancé, qui était un cours où les danseurs n’avaient même pas une année de wcs d’ailleurs ! »

Alexandre : « …et c’est un cours qui existe toujours, même créneau, avec des élèves qui sont là depuis 2008 ! »

Christelle : « Oui c’est vrai !… J’ai donc intégré ce cours avancé. Alexandre était aussi dans ce cours et on s’est rencontré là ! Il y avait les soirées après le cours et parfois on restait s’entrainer …et voilà !!! (rires) »

Alexandre & Christelle : « On en profite pour remercier Jang, de nous avoir permis de nous rencontrer et de nous avoir porté jusque là !  »

Est-ce que l’enseignement du wcs est votre activité principale ?

Alexandre : « Non, l’activité principale est l’enseignement. De mi-mars à mi-novembre, c’est la saison de golf, et on a quelques événements où on enseigne le wcs. Et ensuite de Novembre à Mars, je ne fais plus que du wcs. C’est là où on a le plus de contrats et où on fait de la compétition pour s’amuser (j’aime beaucoup cela !) »

Christelle : « Je suis enseignante d’italien au lycée en Suisse, l’hiver est assez chargé. J’ai deux mois de vacances l’été, j’en profite aussi pour faire des events pour le plaisir ! »

Vous faites de la compétition, qu’est-ce qui vous stimule et auriez-vous des conseils à donner ?

Christelle : « Je suis une personne timide et stressée par la compétition. J’aime ça, malgré mon stress. Ce qui me stimule c’est d’essayer de me dépasser à chaque fois et de surpasser mon stress. C’est une compétition avec moi-même. Est-ce que je vais réussir à être moins stressée ? A dépasser ma timidité ? Ce n’est pas toujours évident. La compet’ dépend de plein de choses : de ton humeur du jour, de la musique, de ton partenaire… Le conseil que je peux donner c’est de rester soi-même, de ne pas essayer de faire comme quelqu’un et d’y aller avec son bagage, ses intentions, son amour pour la danse. De rester soi-même et donner le meilleur de soi-même. Se dire aussi que le stress est normal et humain ! »

Alexandre : « Pour moi la compet’ c’est depuis que je suis petit ! J’aime bien jouer et j’aime bien gagner, je n’ai pas peur de le dire ! Dans le wcs, maintenant en Allstar on se connait tous, et c’est plus amical. Après pour tous les autres niveaux, l’important est de trouver du plaisir dans la compet’ ! C’est bien d’essayer une fois, de voir ce que c’est. La compet’ peut être un élément déclencheur pour progresser. Mais pour progresser en compet’, il faut aussi progresser en social ! Car ça implique de mieux se connecter, mieux s’exprimer…Le danger auquel j’ai été moi aussi confronté, c’est de faire attention à ne pas le prendre mal quand ça ne marche pas ! Je sais que j’ai déjà eu des sauts d’humeur quand j’étais en Novice-Inter. Il y a le partenaire, la musique…, les juges ne nous voient pas toute la danse… Il faut arriver à se détacher quand ça ne marche pas et se féliciter quand ça marche ! Quand ça ne passe pas , il ne faut pas trop s’en vouloir à soi-même ou aux autres ! »

Christelle : « et surtout quand ça ne marche pas, il ne faut pas se dire que l’on est mauvais danseur ! Ne pas se mettre dans une déprime ! Ce qui est important c’est surtout le retour des danseurs ou danseuses en social. Ca peut ne pas marcher en compet’ et pourtant on peut recevoir de bons retours en danse sociale. Par ailleurs le stress ne rend pas forcément notre danse représentative de ce que l’on fait ! La danse c’est un plaisir et cela doit en rester un, même en compet’. »

Alexandre : « Il y en a beaucoup qui disent je ne comprends pas, elle a adoré danser avec moi, mes trois partenaires sont passés en finale et pas moi… mais cela signifie que ce n’était pas pour maintenant, et que les autres étaient meilleurs à ce moment là ! »

Sur la gestion du stress, as-tu des conseils à donner Christelle ?

Alexandre : « Bon couraaage ! (rires). Un petit verre peut-être avant la compet’ ? » (rires)

Christelle : « J’avoue j’ai essayé plein de choses ! La respiration, de penser à quelque chose de drôle…mais ça ne marche pas ! Des fois le stress est plus fort ! J’essaie surtout de prendre du recul. En fin de compte ce n’est qu’une compet’, qu’est ce que je dois prouver ? Peut-être quelque chose à moi-même ? Je ne joue pas ma vie ! Relativiser ! Mon stress est toujours présent, en Allstar s’est revenu même, je me mets beaucoup de pression.

Dans des conversations que j’entends autour de moi, si tu es Allstar il faut en mettre plein la vue et toujours être au top ! Mais en fin de compte, on n’est pas tous des showman. Et comme je ne le suis pas, je me demande si les gens vont être déçus de mon passage parce que je ne fais pas du Tatiana Mollmann ! C’est pour cela qu’il faut rester soit-même ! On est tous différents et chacun avec sa personnalité peut faire quelque chose de différent et des jolies danses. Moi je danse comme ça, à prendre ou à laisser ! Tant que je suis contente avec moi-même, si les gens sont contents aussi tant mieux, sinon ce sera pour une prochaine fois ! »

Quels sont vos prochains challenges ?

Alexandre : « On a une routine en préparation que l’on a commencé il y a un mois. Avec Olivier et Virginie Massart ! On sait que les routines ne sont pas notre point fort ! Mais la première fois que l’on a fait une routine, cela nous avait aidé ! On s’est donc motivé pour en faire une, en changeant un peu d’univers. Notre première était avec Julien Vallier, après avec Maxime et Torri, les deux fois étaient des supers expériences ! »

 
Christelle : « Maintenant on change de style, c’est notre challenge ! J’aime beaucoup Virginie en tant que danseuse, et on aime beaucoup leur univers ! On va voir si cela peut nous correspondre ! »

Alexandre « On est plus à l’aise dans l’improvisation, c’est pour ça que j’aime beaucoup les j’n’j ou strictly. Mais c’est un autre travail et je suis toujours admiratif, peu importe le niveau, d’une personne qui fait une routine ! Quand je vois des « Novice » faire une routine j’ai juste envie de les applaudir et la seule peur que j’ai, c’est qu’ils se trompent !

Cela donne pas mal de sketchs entre nous pendant que l’on s’entraine ! On a beaucoup fait rire nos amis ! Nos entrainements par exemple à l’US Open la dernière fois, étaient tous les matins. On étaient avec Damien et Amandine Favier, ils se levaient pour venir avec nous. On avait une passe où je levais la jambe et Christelle devait passer dessous, mais elle ne se baissait pas ! Et Damien, disait tout le temps tu ne te baisses pas Christelle… »

Christelle : « … oui et je regarde Amandine, je cherchais un peu de soutien, mais elle fait ben non tu ne te baisses pas !!! »

Alexandre : « Une routine c’est plein de moments drôles, et un travail différent dans l’interprétation et l’expression ! »

Christelle : « Oui c’est comme du théâtre, il faut vraiment travailler l’expression ! Aller au bout du mouvement …Ca permet de progresser dans son wcs ! Et on travaille aussi le stress ! A l’US Open j’étais très stressée pendant 4 jours car on avait préparé la routine seulement deux mois avant !  J’étais parfois en pleurs, c’était compliqué ! »

Alexandre : »Heureusement qu’il y avait Doud (David Perez) !

Cette année l’objectif c’est l’US Open mais aussi d’être prêt avant pour le French Open »

Pour terminer, est-ce que vous avez un message à partager aux lecteurs ?

Christelle : « C’est grâce aux westies que l’on en est là ! On nous accueille toujours bien ! On adore transmettre notre passion, et je voudrais les remercier ! »

Alexandre : « Remercier les personnes qui sont derrière nous et aussi les personnes qui sont derrière chacun pour les soutenir et les encourager , merci pour nous et pour eux, ça motive !

Un autre message serait de dire aux gens de profiter et de ne pas transformer cette danse en compétition ! Même si je suis compétiteur, je fais partie des danseurs, qui participent au social, et il faut laisser le social devant, faire attention que la compétition ne mange pas le social. Regarder les autres avec bienveillance ! »

Christelle : « Oui, danser et vivre, car pour moi la danse, c’est la vie ! Si on m’enlève la danse, on m’enlève la vie !  Avoir du plaisir, être bienveillant, et arrêter toutes les jalousies, cela reste une danse sociale et conviviale ! »

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